Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont de nouveau qualifiés pour le second tour de la présidentielle. La date du verdict s’approche à grands pas et les deux candidats s’activent pour gagner la confiance des électeurs en dévoilant leurs programmes pour le prochain quinquennat.
Quelles sont leurs propositions en matière d’énergie ? Il s’agit en effet d’un détail qui intéresse les Français, surtout à l’heure où les prix de l’énergie continuent à grimper. Les deux concurrents s’opposent sur différents points, notamment l’éolien. En revanche, ils partagent la volonté de relancer le nucléaire.
Macron et Le Pen favorables à la relance du nucléaire
Comme mentionné précédemment, les deux concurrents pour la présidentielle 2022 ont un point commun. Il s’agit de leur volonté de développer l’énergie nucléaire. Découvrez les détails sur le sujet.
Le plan de Marine Le Pen sur le nucléaire
La candidate du Rassemblement national mise beaucoup sur l’énergie nucléaire Elle a pour objectif d’accroître la part du nucléaire dans le mix énergétique. Elle pourrait atteindre entre 75 et 80%. A en tenir compte, elle a des objectifs ambitieux pour l’avenir de l’énergie nucléaire en France.
Pour y parvenir, Marine Le Pen prévoit d’abord de rouvrir la centrale de Fessenheim. Elle s’est d’ailleurs opposée à sa fermeture. Pourtant, selon le responsable énergie chez Terra Nova, certaines pièces de la centrale sont déjà utilisées dans d’autres centrales.
Une autre solution envisagée par Le Pen, est le prolongement de la durée de vie des réacteurs à 60 ans. Dans sa feuille de route baptisée « Plan Marie Curie », la candidate pour la présidentielle prévoit aussi le lancement d’un chantier de construction de nouveaux réacteurs.
Entre 2031 et 2036, 5 paires d’EPR seront mises en service et en 2041, 5 autres paires d’EPR2 seront opérationnels. En moins de 20 ans, au moins 20 EPR seront créés. Les spécialistes estiment qu’il s’agit d’une véritable folie des grandeurs. Selon l’EDF, le nombre d’EPR qu’on pourrait construire d’ici 2050 est de 14 au maximum. De plus, la construction d’un réacteur nucléaire n’est pas une opération simple. Elle demande beaucoup de temps afin d’assurer la sécurité de l’installation.
Emmanuel Macron et le nucléaire
Le président sortant a toujours montré sa volonté de maintenir la production d’électricité via les centrales nucléaires. Cela dit, son objectif pour le prochain quinquennat s’il a la chance de retourner à l’Elysée est beaucoup plus modeste que celui de Marine Le Pen. En effet, Emmanuel Macron fera construire 6 EPR2 supplémentaires d’ici 2035.
Une étude pour la création de 8 autres réacteurs d’ici 2050 sera aussi lancée.
Au total, il y aura 14 nouveaux EPR2 mis en service à l’horizon de 2050. Le lancement du chantier de construction est prévu pour 2028.
Macron annonce également le prolongement de la durée de vie de tous les réacteurs nucléaires, tout en tenant compte des questions de sécurité. Elle devrait aller au-delà de 50 ans. Le locataire actuel de l’Elysée souhaite « qu’aucun réacteur nucléaire ne soit fermé ».
Qui de la rénovation énergétique des logements pour Le Pen et Macron ?
Concernant la rénovation énergétique, Le Pen qualifie la politique écologique de Macron comme trop « punitive ». Selon elles, le reste à charge est trop important pour les foyers qui souhaitent entreprendre des travaux de rénovation énergétique et n’est pas d’accord sur la volonté de Macron d’interdire l’installation de nouvelles chaudières fioul. Il est important selon elle de s’engager dans une transition énergétique « moins rapide que ce que l’on impose actuellement aux Français, pour leur permettre d’y faire face ».
Macron quant à lui, souhaite poursuivre l’effort engagé dans la rénovation énergétique des bâtiments grâce à Ma Prime Rénov, de manière à rénover 700 000 logements chaque année.
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Macron et Le Pen : une forte opposition sur l’éolien et le solaire
Il y a une grande divergence d’opinion concernant le développement des énergies renouvelables entre les deux candidats en lice pour la présidentielle 2022. Découvrez laquelle.
L’opinion de Le Pen sur l’éolien et le solaire
Dans le programme énergétique de Le Pen, les éoliennes et le solaire n’ont aucune place. Elle estime que ce sont « deux énergies intermittentes » et inefficaces et qu’elles obligent le pays à se tourner vers des énergies carbonées. Pour la candidate du Rassemblement National, il ne faut plus se disperser. Il est grand temps de mettre en place des solutions énergétiques efficaces.
Marine Le Pen ne prévoit pas uniquement de stopper tous les projets éoliens mais aussi de prononcer un « moratoire sur l’éolien et le solaire » en procédant au démantèlement des installations existantes et ce, de façon progressive. Les subventions dédiées au développement du parc éolien seront donc suspendues si elle vient à accéder à l’Elysée.
La position d’Emmanuel Macron en matière d’éolien et d’énergie solaire
En cas de réélection, Macron a annoncé que le développement des énergies renouvelables sera encore au cœur de ses priorités. Lors de sa visite à Belfort au début du mois de février, il a évoqué la création 50 parcs éoliens en mer. Les installations devront avoir une puissance de 40 gigawatts et leur mise en service est prévue pour 2050. Ces nouveaux parcs éoliens devraient donc fournir 20 % de la consommation d’électricité en France.
Le président-candidat Macron prévoit aussi de continuer les efforts déjà menés afin d’atteindre l’objectif fixé. Il s’agit d’accroître la part de l’électricité renouvelable dans le mix énergétique à 40 % en 2030. Pour cela, l’augmentation de la capacité de l’éolien terrestre sera au programme, mais de manière « raisonnable ».
Selon l’occupant actuel de l’Elysée, le développement des énergies renouvelables est l’unique moyen de répondre aux besoins en électricité du pays. Emmanuel Macron a reconnu à Belfort que la France a pris beaucoup de retard, et ce, en raison des barrières réglementaires. Concernant la filière solaire, le président sortant envisage une hausse de la puissance des installations. Elle va passer de 14 à 100 GW d’ici en 2050.
Le Pen et Macron : un point commun sur le développement de la filière hydrogène
Les deux candidats en lice pour la présidentielle 2022 sont d’accord sur l’importance du développement de la filière hydrogène. Entre 2020 et 2021, le président sortant a déjà investi environ 9 milliards d’euros pour développer la production de l’énergie hydraulique. Il prévoit de maintenir ses efforts, et son objectif est de faire de la France un « leader de l’hydrogène vert ».
Le Pen envisage également d’investir dans la filière. Si la candidate veut mettre un frein à l’éolien, elle souhaite relancer la filière de l’hydroélectricité. Elle sera maintenue par EDF. Marine Le Pen prévoit aussi de développer la géothermie.
Marché de l’électricité en Europe : un point de vue divergeant entre Le Pen et Macron
Qu’en est-il de la position des deux candidats sur les prix de l’énergie en Europe ? C’est un autre sujet qui créé une grande divergence entre eux d’après le directeur du CGEMP de l’Université Paris-Dauphine, Patrice Geoffron. Emmanuel Macron appelle pour la mise en place d’une réforme. Une négociation avec les partenaires européens sera donc nécessaire. En revanche, Marine Le Pen mise sur la sortie.
A travers leurs programmes en matière d’énergie, les deux candidats souhaitent « assurer la souveraineté énergétique de la France ». Il faut dire que le conflit en Ukraine et les menaces de suspension d’approvisionnement en hydrocarbures russes auront un impact sur le marché d’énergie dans l’Hexagone.
Pour Emmanuel Macron, la souveraineté énergétique s’obtient par le renforcement de « l’autonomie stratégique » de l’Europe.
Deux programmes critiqués par les associations environnementales
Les propositions des deux candidats pour le second tour de la présidentielle 2022 ne répondent pas aux attentes des associations de défense de l’environnement. Elles estiment que les programmes n’incluent pas les réformes nécessaires qui permettront d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. Pour rappel, la France s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030.
En ajout à tout cela, le programme du président sortant ne comprend pas des mesures efficaces pour encourager les particuliers et les entreprises à investir dans la protection de l’environnement. Celui de Marine Le Pen inclut une mesure « contre-productive ». Elle prévoit de défendre la détaxation de la taxe sur les carburants.
En somme, les deux candidats pour le second tour de l’élection présidentielle ont des propositions bien différentes en matière d’énergie. Le président Macron compte développer les énergies renouvelables notamment l’éolien et le solaire. Le Pen, quant à elle, prévoit de démanteler les parcs éoliens existants. En revanche, ils sont d’accord sur la relance de l’énergie nucléaire.