La consommation d’énergie reste une préoccupation majeure des ménages français. Elle pèse sur le budget des ménages lorsque les factures liées à l’électricité et au gaz sont salées. La mauvaise isolation d’un logement peut en être la cause. Néanmoins, d’autres facteurs sont à considérer pour comprendre les dépenses énergétiques d’une habitation. Dans tous les cas, il est important d’être attentif au diagnostic de performance énergétique si l’on souhaite alléger sa facture énergétique.
L'impact de la consommation énergétique des logements : Un parc immobilier trop gourmand
«83% des logements du parc existant restent énergivores et pèsent sur le budget des ménages français » rapportent les résultats d’une étude publiée par le réseau Guy Hoquet le 23 mai 2018 sur la valeur énergétique du logement des Français en se penchant sur la consommation énergétique. Le diagnostic de performance énergétique (DPE) permet d’évaluer la consommation énergétique d’un logement. Il s’agit d’un document fourni par un professionnel certifié qui estime les frais d’énergie annuels du logement.
Il doit figurer dans les dossiers du bien immobilier proposé à l’achat ou à la location. Le DPE classe les logements de A à G, la lettre A correspondant aux logements bien isolés et le G aux logements dont les performances énergétiques sont très précaires. L’étiquette énergétique d’un bien est alors à prendre en compte au moment de l’achat ou de la location puisque les habitations mal isolées consomment plus et donc coûtent plus chères. A titre d’exemple, une maison de 110 m² classée A avec un chauffage électrique répondant aux dernières normes aura un coût annuel d’environ 630 euros, abonnement compris soit 52,5 euros par mois en moyenne. En revanche, une maison ancienne et mal isolée, pour la même superficie, dépenserait 3 823, 16 euros annuellement (abonnement compris), c’est-à-dire 318 euros mensuel en moyenne.
Malgré le développement d’initiatives pour favoriser la rénovation énergétique et les avancées dans la construction d’immobiliers neufs à performance énergétique intéressante, le parc immobilier français consomme beaucoup trop en énergies. D’après l’étude menée par Guy Hoquet, la majorité du parc existant se répartit entre les catégories D (40%) et E (30%). Les ponts thermiques des logements classés en F et en G représentent 13% du parc immobilier. Enfin, les habitats bien isolés A et B ne n’atteignent même pas 5% (4%).
La période de construction du logement à prendre en compte
D’autres facteurs peuvent influer sur les consommations énergétiques d’un logement. L’année de construction impacte sur la qualité de l’isolation thermique. Les habitations construites avant 1970 coûtent en moyenne 15 euros par mètre carré et par an contre 13 euros pour celles construites dans la période de 1970 à 2000. Entre 2000 et 2010, la facture s’allège encore de 2 euros par mètre carré par an soit un coût moyen de 11 euros par mètre carré par an.
Le changement notable est observé à partir de 2011 où les coûts sont quasiment divisés par deux à raison de 6 euros par mètre carré par an. Cela devrait encourager les particuliers à se tourner vers ces constructions récentes. L’année de construction constitue un critère d’évaluation essentiel, toutefois, ce paramètre ne doit pas être considéré à lui seul comme une valeur sûre. Des immeubles anciens entièrement rénovés peuvent présenter des très bonnes performances énergétiques, et donc, une facture énergétique moins coûteuse.
L’impact de la situation d’un bien sur sa consommation énergétique
La situation d’un bien immobilier impacte également sur la consommation d’énergie. L’exposition au soleil est un indicateur à observer. Un appartement exposé plein nord, qui sera donc moins exposé à la lumière, coûtera en moyenne 14% de plus (13,07 euros/m²/an) que le même logement qui sera orienté vers le sud (11,47 euros/m²/an).
Par ailleurs, plus on monte dans les étages, plus la consommation d’énergie baisse. Les appartements situés dans les étages élevés consomment moins d’énergie que ceux situés en rez-de-chaussée. On note une différence de consommation de 23% par exemple, entre un logement situé au troisième étage et un autre au rez-de-chaussée. Cette différence tend à augmenter à mesure que l’étage est élevé : presque 50 % (46%) de différence si le bien se situe au dixième étage. Pour un appartement au rez-de-chaussée, cette différence peut s’expliquer d’une part,par le manque d’exposition au soleil auquel il est soumis, et d’autre part, par l’absence de voisinage en dessous. En effet, les occupants de logements dans les étages supérieurs bénéficient d’un chauffage indirect apporté par leurs voisins du rez-de-chaussée.
Ceux-ci pousseraient logiquement un peu plus leur chauffage par rapport à leurs voisins dans les étages supérieurs.
Les effets du type d’énergie choisir
Les consommations énergétiques d’une habitation diffèrent selon l’énergie utilisée pour le chauffage. Sur une même superficie, un écart de coût de 32% est constaté selon que l’énergie utilisée provient de l’électricité ou du gaz de ville. Si l’on prend par exemple une maison de 110 m², le coût d’un mètre carré à chauffer s’élève en moyenne à 15,54 euros par an,dans le cas où la source de chauffage est électrique, soit 1 909,40 euros avec l’abonnement. Si l’usager opte pour du gaz de ville, ces coûts seront ramenés à 11,03 euros par mètre carré par an en moyenne soit 1 447,30 euros sur un an avec l’abonnement. Pour réaliser des économies sur sa facture, il est donc essentiel de bien choisir la source d’énergie à utiliser.
Les petites surfaces, les plus énergivores
L’analyse de la consommation énergétique des logements réalisée par le réseau d’agences immobilières a fait ressortir que les petites surfaces sont les moins performantes énergétiquement. « De nombreuses petites surfaces, dans lesquelles se trouvent des personnes à budget réduit, sont en manque criant de rénovation et en attendant sont les plus gourmandes en énergie », explique Fabrice Abraham, le directeur général de Guy Hoquet.
En effet, il est constaté que les Diagnostic de Performance Energétique les plus faibles concernent les petites surfaces. Les logements classés B disposent en moyenne de 96 m² de superficie, les F comptent une surface moyenne de 72 m² et les biens immobiliers classés G ne font que 63 m². Par conséquent, à mesure que la surface du logement est restreinte, le coût au mètre carré pour se chauffer augmente. Une habitation de plus de 200 m² paiera en moyenne 10,79 euros par mètre carré par an contre 14,08 euros par mètre carré par an pour un logement de 40-60 m². La facture dépassera les 20 euros par mètre carré par an pour un studio de moins de 20 m².
Les locataires, les premiers à en souffrir
Les petites surfaces à piètre performance énergétique se trouvent essentiellement dans le parc locatif. 57% des biens mis en location ayant fait l’objet d’un DPE sont très gourmands en matière de consommation d’énergie. On compte 34 % des biens classés E, 17% classés F et 5% de G. Pour les logements de petites surfaces dans le milieu de la vente, ces chiffres sont de l’ordre de 30% de E, 9% de F et 4% de G. Ces surfaces locatives mal isolées pèsent sur la facture de leurs locataires. Les propriétaires de logements devraient prendre des mesures nécessaires pour rénover leurs bâtiments pour amoindrir
la précarité énergétique des locataires.
Les résultats de cette étude menée par le réseau Guy Hoquet dans le cadre de la Semaine Européenne du Développement Durable montrent combien le DPE n’est pas à négliger pour ceux qui envisagent de louer ou de devenir propriétaire d’un bien. Même si les Français se montrent soucieux vis-à-vis de leur consommation énergétique, les ménages minimisent souvent l’impact du DPE sur leur budget.