En France, nombreux sont encore les ménages qui se chauffent à l’électricité. Avec l’arrivée de l’hiver, sa consommation risque fort d’augmenter surtout en cas de vague de froid. Voilà pourquoi, à chaque saison, la menace de black-out est souvent évoquée. Pour l’hiver 2020-2021, la France n’est pas à l’abri de coupures d’électricité.
Un risque de coupures d’électricité cet hiver et pas de black-out
Le 19 novembre dernier, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé que la France pourrait faire face à des épisodes de coupures d’électricité en cas de grosse vague de froid. Par contre, il n’y aura pas de black-out. Le réseau de transport d’électricité (RTE) a déjà évoqué ce risque au mois de juin. En effet, le confinement au printemps dernier pourrait avoir des conséquences sur la production et l’approvisionnement pendant la saison hivernale.
En effet, la crise sanitaire due à la Covid-19 a chamboulé le planning de maintenance des réacteurs nucléaires. La consommation d’électricité a baissé de 15 à 20% durant le confinement. Afin de prévenir le déséquilibre entre la production et la consommation, l’EDF a procédé à l’arrêt de certains réacteurs en été. L’entreprise pense pouvoir connecter 42 ou 43 réacteurs au réseau, sur les 56 existants, au mois de novembre.
>Cela signifie que la capacité de production d’électricité du pays est en baisse. Aucun problème d’alimentation électrique n’est à craindre jusqu’à la fin de l’année 2020. En revanche, la prudence est de mise à compter du mois de janvier 2021.Si la température tombe entre 3 et 7 degrés, un problème d’approvisionnement et des coupures d’électricité seraient à craindre d’après le Comité social et économique (CSE) central d’EDF.
De nombreuses mesures disponibles pour éviter des coupures d’électricité cet hiver
Si l’EDF peut assurer la continuité de l’approvisionnement pour la première partie de l’hiver, il faut faire preuve d’une grande vigilance en février selon le RTE. Comme il a été mentionné précédemment, le plan de maintenance des réacteurs nucléaires a été réorganisé et l’arrêt de certains d’entre eux sera inévitable au mois de février. En outre, le retour du réacteur de la centrale de Flamanville sur le réseau est encore impossible. Pour rappel, il a été fermé pour travaux.
Ainsi, en cas de mauvaises conditions climatiques qui persistent plusieurs jours, les coupures d’électricité seraient à craindre. Néanmoins, le gestionnaire du réseau se montre rassurant. A priori, plusieurs leviers ont été mis en place afin de remédier au problème. On cite entre autres le dispositif « Ecowatt », ce site permet aux consommateurs d’identifier le problème auquel, le réseau de leur région fait face.
Afin de prévenir les coupures, Ecowatt encourage les ménages français à mieux maitriser leur consommation d’électricité. Ce service aide ces derniers à faire des éco-gestes afin de réaliser des économies d’énergie. Les ménages français peuvent par exemple réduire la température du chauffage ou réguler le fonctionnement des divers équipements électriques dans la maison pendant les moments clés. A noter que pendant le reconfinement faire des économies d’énergie est possible.
Autre option ? Réaliser des travaux de rénovation énergétique : isolez votre maison, installez une nouvelle chaudière pour réaliser d'importantes économies d’énergie. De nombreuses aides existent pour les financer telles que les primes énergie ou Ma Prime Rénov’.
Faites des travaux de rénovation énergétique
grâce aux primes énergie
Il existe aussi les dispositifs qui permettent de couper l’approvisionnement en électricité de certains industriels volontaires de façon temporaire.
Cela garantit une baisse de tension de 5%. Mais d’après la ministre Barbara Pompili, d’autres solutions sont envisageables afin de ne pas recourir à cette mesure. Quoi qu’il en soit, grâce à ces divers outils, il est possible d’économiser une quantité d’électricité équivalente à celle produite par trois ou quatre réacteurs nucléaires.
Le délestage comme dernier recours pour éviter des coupures d’électricité cet hiver
Dans le cas où les différents dispositifs mis en place ne suffisent pas, RTE pourra opter pour le délestage ciblé. Cette option qui risque de pénaliser les consommateurs a été confirmée par la ministre Barbara Pompili comme on l’a indiqué auparavant. Il y aura des coupures d’électricité temporaires et tournantes en cas de grosses vagues de froid et elles concerneront environ 200 000 foyers à la fois. La durée sera estimée à 2 heures. En revanche, la panne généralisée n’est pas à craindre.
Les syndicats du secteur de l’énergie ont largement déploré cette situation. Ils ont surtout critiqué la fermeture de la centrale de Fessenheim dans le Haut-Rhin et des centres à charbon. Pour eux, ce n’est pas encore le moment de prendre ce genre d’initiative. La CFE CGC a déclaré que la politique énergétique adoptée par l’Etat va détériorer la sécurité d’alimentation électrique du pays.
En guise de réponse, le directeur de l’exploitation de RTE, Jean-Paul Roubin, a annoncé que les mêmes problèmes peuvent se présenter même si la centrale de Fessenheim reste en activité. Il a également mentionné que le recours aux centrales à charbon ne présente aucun avantage. Selon le président de RTE, Xavier Piechaczyk, cette situation délicate est surtout liée à la crise sanitaire générée par la pandémie du Covid-19.