A l’heure où les prix de l’énergie sont en hausse, encourager les foyers français à réduire leur consommation énergétique est indispensable. La meilleure solution est de les inciter à rénover leurs logements énergivores. C’est d’ailleurs un moyen de lutter contre le dérèglement climatique. Le problème est que la baisse des aides aux économies d’énergie a généré une chute de la demande, soit une diminution du nombre de chantiers.
La baisse des primes CEE entraine une diminution des chantiers de rénovation énergétique
Alors que le gouvernement n’a cessé de promettre aux Français un soutien efficace lors de la réalisation d’un projet de rénovation énergétique, on constate que le montant des aides mises à leur disposition continue à diminuer. Cette baisse concerne notamment les primes instaurées dans le cadre du dispositif des CEE (Certificats d’économie d’énergie). Elles servent notamment à financer des actions qui garantissent un gain d’énergie.
Depuis le 1er mai 2020, l’arrêté du 19 décembre 2021 concernant la réduction du montant des primes CEE (Certificats d’économies d’énergie) est entré en vigueur. Cette modification concerne les travaux d’isolation thermique dans les bâtiments résidentiels. Selon les estimations, la baisse est estimée entre 20 % à plus de 30%, ce qui est assez conséquent. En effet, pour l’isolation des planchers bas, la prime accordée a subi une chute de 32%. Pour l’isolation des murs, cela représente une baisse de 33% pour les habitations qui se chauffent à l’électricité et de 58% pour les logements utilisant un chauffage à combustible.
Pour l’isolation des toitures-terrasses, les foyers français ne pourront percevoir que 5,26 euros de prime par m², une baisse de 26% constatée. Enfin, pour l’isolation des réseaux d’eau chaude sanitaire, une chute de 21% a été enregistrée. De quoi décourager les projets de rénovation énergétique !
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Baisse du financement des travaux de rénovation énergétique
Suite à la réduction des forfaits, le reste à charge des foyers très modestes et modestes va évidemment augmenter. Il ne faut pas oublier que les primes CEE sont les aides à l’économie d’énergie les plus demandées. Avant juillet 2021, un ménage à faible revenu qui a réalisé des travaux d’isolation de plancher bas dans un logement de 56m² a obtenu plus de 700 euros de primes.
Au mois de janvier, suite à l’élimination de nombreuses bonifications, le montant de la subvention accordée pour le même chantier a déjà diminué. Il s’élevait à environ 550 euros. Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle mesure, ce ménage ne pourra toucher qu’environ 300 euros d’aide.
Une baisse du nombre de travaux de rénovation énergétique
Il y a quelques mois, les acteurs de la filière isolation ont déjà demandé à l’Etat de revoir sa décision. Ils ont indiqué que la baisse des subventions avait un impact direct sur leurs activités. Il se trouve qu’entre le 1er septembre 2021 et le premier semestre de l’année 2022, le nombre de travaux d’isolation et de changement de chauffage subventionnés par les primes CEE a diminué de 83%.
Pourtant, ce sont les travaux les plus réalisés. Par ailleurs, ce sont les opérations les plus efficaces puisqu’elles garantissent un gain d’énergie optimal. Il faut dire que le coût supporté par les foyers français est en hausse. Du coup, ils hésitent à lancer les travaux, notamment l’isolation des combles et des sols. Ces opérations sont particulièrement onéreuses.
Le nouveau gouvernement doit relancer la rénovation énergétique
L’effondrement des demandes d’aide à l’économie d’énergie signifie évidemment ralentissement de la rénovation énergétique des logements énergivores. Pourtant, le but de l’Etat pour ce nouveau quinquennat est de réduire le nombre des passoires thermiques en France.
La filière demande à nouveau au gouvernement d’apporter les changements nécessaires. Comment ? En relançant le budget des aides à la rénovation énergétique. Elle recommande la hausse des volumes des obligations. Pour rappel, l’objectif fixé pour la nouvelle période des CEE est de 2 500 TWh, soit une hausse modeste de 100 TWh. Pour les acteurs du secteur rénovation énergétique, il faudra ajouter 800 TWh en plus.
En augmentant l’objectif d’économies d’énergies, la valorisation des certificats sera meilleure. Cela signifie que leurs prix seront à la hausse. Les fournisseurs pourront alors, accorder une prime plus importante aux ménages français. Il est à noter que les prix des CEE ont régressé de 30 à 40 % depuis un an.
Ils ont également déclaré qu’il est nécessaire de prendre une décision dans le plus bref délai afin de limiter les dégâts. En effet, la baisse du nombre de chantiers liée à la crise sanitaire a déjà causé des pertes d’emplois et une cessation d’activités dans de nombreuses entreprises.