Le chèque énergie est un dispositif d’aide créé par le gouvernement dans le seul but de vaincre la précarité énergétique. Il a fait l’objet d’une expérimentation dans 4 départements. Lundi dernier, Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire a annoncé la généralisation du dispositif en 2018. A priori, le bilan est plutôt positif. Certains acteurs du terrain critiquent ne sont pas de cet avis.
Quelques détails sur le chèque énergie 2018
Le chèque énergie a vu le jour en 2015. C’est un dispositif destiné aux ménages aux revenus modestes touchés par la précarité énergétique. Il se dote de deux rôles précis. Il s’agit de permettre aux bénéficiaires de réaliser facilement les travaux de rénovation énergétique comme l’isolation thermique de leurs habitats et réduire leurs factures d’énergie, ou de régler leur facture d'électricité et gaz.
Ce dispositif d’aide va remplacer les tarifs sociaux de l’électricité et du gaz qui vont disparaître à compter du 1er janvier 2018. Ces derniers sont accusés d’être inefficaces. Selon le gouvernement, tous les « ayant droits » ne peuvent pas profiter pleinement des tarifs réduits. Ils sont obligés de choisir entre se chauffer ou manger. Le chèque énergie ne présente pas ce genre de défaut. Nicolas Hulot estime que c’est une mesure sociale pratique et facile à utiliser.
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Tour sur le bilan de l’expérimentation du chèque énergie 2018
Comme il a été indiqué auparavant, le chèque énergie a été testé dans quatre départements dont :
- l'Ardèche,
- l’Aveyron,
- le Pas-de-Calais
- et les Côtes-d'Armor
Nicolas Hulot a présenté le résultat de cette phase d’expérimentation lundi et il estime que le bilan est bien positif. Dans son communiqué, le
ministre de la Transition écologique et solidaire a révélé que 170.000 chèques ont été distribués dans les 4 départements concernés au cours de ces deux dernières années.
A la fin de 2016, le résultat se montrait déjà intéressant, car le taux d’usage du dispositif s’élevait à environ 79%. Cela représente 135.000 ménages. Une analyse réalisée par le ministère a également dévoilé que 93% des bénéficiaires ont bien compris le mode d’usage du chèque. Dans la majorité des cas, les gens l’utilisaient pour régler une facture d’énergie. Mais certains ménages ont également payé les redevances en logement-foyer et les dépenses liées aux travaux de rénovation énergétique avec le chèque. En outre, le dispositif a été bien accueilli par les professionnels.
Dans les 4 départements testeurs du chèque énergie 2018
35 % des vendeurs de bois et autres combustibles, 22% des distributeurs de fioul domestique, 20% des gestionnaires de logements-foyers et 5% des fournisseurs d’énergie ont accepté le paiement avec le chèque énergie.
La plupart d’entre eux ont trouvé que les conditions de remboursement étaient plutôt flexibles, ce qui est satisfaisant. Pour couronner le tout, le nombre de victimes de précarité énergétique ayant accédé à l’aide est assez élevé. En somme, le chèque énergie est une mesure sociale qui marche et qui donne de bien meilleurs résultats que les tarifs sociaux de l’énergie.
La généralisation du chèque énergie en 2018 critiquée
Face à ce bilan positif, le gouvernement prévoit de procéder à sa généralisation à compter de 2018. Ainsi, 4 millions de ménages vont profiter de ce dispositif d’aide. Nicols Hulot et toute son équipe envisagent également de multiplier les campagnes d’information concernant le mode d’utilisation du chèque énergie.
- Son montant moyen de 50 euros sera revalorisé en 2019.
- Il deviendra 200 € par foyer par an.
- Concernant les conditions d’éligibilité, les prétendants à l’aide doivent respecter le plafond du revenu fiscal de référence de 7.700 € par an pour les personnes qui vivent seules et de 16.170 € pour les couples ayant deux enfants.
La généralisation du chèque énergie fait déjà l’objet de nombreuses critiques. A priori, le dispositif ne répond pas réellement aux besoins des bénéficiaires cibles. L’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) a indiqué qu’une phase d’expérimentation de deux ans ne permet pas d’évaluer l’efficacité de l’aide. L’association trouve que le taux de recours au dispositif reste encore insuffisant et qu’il faut encore chercher la cause.